En Arbezie, sur la frontière Franco - Suisse
Présentation
Informations pratiques
Histoire de bornes en principauté d'Arbezie
Sur la plateau des Rousses, au village de La Cure, se situe peut-être le seul hôtel construit à cheval sur deux frontières. Une histoire qui remonte à décembre 1832 alors que la Confédération helvétique et la France de Napoléon III signent le traité de Dappes pour mettre fin à une vieille querelle de frontière dans la vallée du même nom.
C’était sans compter sur l'ingénu Ponthus, un jeune homme de 25 ans qui tire déjà quelques revenus de la contrebande et qui comprend tout de suite l'avantage de son champ coupé en deux par la nouvelle frontière déplacée. Il construit bien vite une maison avec une façade en Suisse et l'autre en France. Février 1863, le traité est ratifié et son article 7 stipule qu'il "ne portera atteinte aux droits acquis au moment de sa ratification".
Rien n'autorisant la destruction de la maison de Ponthus, le bâtiment devient historique. Deux bornes sont posées à la fin des travaux. Sur la face nord sont gravées l'écusson du canton de Vaud et les initiales de Liberté et Patrie, sur la face sud "France" et l'aigle impérial du Second Empire.
Le commerce florissant de Ponthus (hôtel, buvette, épicerie) ne cesse de prospérer, est repris par ses deux fils, Alphonse et Raymond. Mais ils se disputent... et cèdent l'affaire en 1921 à Jules-Joseph Arbez. L'hôtel de la Frontière est renommé l'hôtel Franco-Suisse et l'époque est à la découverte du ski. Arrive la seconde guerre mondiale, la ligne de démarcation longe l'hôtel qui se trouve à la croisée de la Suisse neutre, de la zone libre et de la zone occupée. Les Allemands prennent pension au restaurant, côté France, alors qu'à l'étage "sur Suisse" le fils Arbrez, Max, chef d'un réseau de résistance planque des agents de liaison et des pilotes de la RAF, évacue les fugitifs. En 2013, le jurassien est décoré à titre posthume de la médaille des Justes parmi les Nation pour avoir sauvé juifs et résistants.
La paix revenue, la Suisse souhaite racheter l’établissement. Peine perdue. Mais pour mettre fin à ce casse-tête douanier un accord est trouvé : Les Français considèrent l'hôtel en Suisse et les Suisses le considère comme relevant du droit français. L'extraterritorialité du lieu est officielle, l'Arbezie est née (un mot imaginé par Edgar Faure pour désigner le domaine extraterritorial de la famille Arbez). Plus sérieusement, cet endroit tout-à -fait à part a aussi été le théâtre d'enjeux majeurs comme les négociations d'Evian au début des années 60.
L'hôtel de 10 chambres est toujours tenu par la famille Arbez. Après Max et son fils Bernard, c'est aujourd'hui la 4e génération avec Alexandre Peyron et sa soeur Bérénice Salino qui sont aux manettes.
L'escalier monte de France en Suisse et à la 13e marche -ou est-ce à la 7e comme que le prétendait Max ?-, on traverse la frontière. Et ainsi, selon l'orientation des chambres, les clients dorment la tête en Suisse et les pieds en France comme dans les chambres n°6 et n°9 ou dorment en Suisse et prennent une douche en France (chambre n°12). Et à l'heure de passer à table, chacun choisit son pays. Côté France, une table esprit Brasserie avec des plats généreux. Côté suisse, un restaurant gastronomique couleur terroir. Et au milieu... le bar pour mettre tout le monde d'accord.
A lire "l'Arbézie", paru en 1997, Maryse Obez-Arbez aux éd. Agence Vue.
Sur la plateau des Rousses, au village de La Cure, se situe peut-être le seul hôtel construit à cheval sur deux frontières. Une histoire qui remonte à décembre 1832 alors que la Confédération helvétique et la France de Napoléon III signent le traité de Dappes pour mettre fin à une vieille querelle de frontière dans la vallée du même nom.
C’était sans compter sur l'ingénu Ponthus, un jeune homme de 25 ans qui tire déjà quelques revenus de la contrebande et qui comprend tout de suite l'avantage de son champ coupé en deux par la nouvelle frontière déplacée. Il construit bien vite une maison avec une façade en Suisse et l'autre en France. Février 1863, le traité est ratifié et son article 7 stipule qu'il "ne portera atteinte aux droits acquis au moment de sa ratification".
Rien n'autorisant la destruction de la maison de Ponthus, le bâtiment devient historique. Deux bornes sont posées à la fin des travaux. Sur la face nord sont gravées l'écusson du canton de Vaud et les initiales de Liberté et Patrie, sur la face sud "France" et l'aigle impérial du Second Empire.
Le commerce florissant de Ponthus (hôtel, buvette, épicerie) ne cesse de prospérer, est repris par ses deux fils, Alphonse et Raymond. Mais ils se disputent... et cèdent l'affaire en 1921 à Jules-Joseph Arbez. L'hôtel de la Frontière est renommé l'hôtel Franco-Suisse et l'époque est à la découverte du ski. Arrive la seconde guerre mondiale, la ligne de démarcation longe l'hôtel qui se trouve à la croisée de la Suisse neutre, de la zone libre et de la zone occupée. Les Allemands prennent pension au restaurant, côté France, alors qu'à l'étage "sur Suisse" le fils Arbrez, Max, chef d'un réseau de résistance planque des agents de liaison et des pilotes de la RAF, évacue les fugitifs. En 2013, le jurassien est décoré à titre posthume de la médaille des Justes parmi les Nation pour avoir sauvé juifs et résistants.
La paix revenue, la Suisse souhaite racheter l’établissement. Peine perdue. Mais pour mettre fin à ce casse-tête douanier un accord est trouvé : Les Français considèrent l'hôtel en Suisse et les Suisses le considère comme relevant du droit français. L'extraterritorialité du lieu est officielle, l'Arbezie est née (un mot imaginé par Edgar Faure pour désigner le domaine extraterritorial de la famille Arbez). Plus sérieusement, cet endroit tout-à -fait à part a aussi été le théâtre d'enjeux majeurs comme les négociations d'Evian au début des années 60.
L'hôtel de 10 chambres est toujours tenu par la famille Arbez. Après Max et son fils Bernard, c'est aujourd'hui la 4e génération avec Alexandre Peyron et sa soeur Bérénice Salino qui sont aux manettes.
L'escalier monte de France en Suisse et à la 13e marche -ou est-ce à la 7e comme que le prétendait Max ?-, on traverse la frontière. Et ainsi, selon l'orientation des chambres, les clients dorment la tête en Suisse et les pieds en France comme dans les chambres n°6 et n°9 ou dorment en Suisse et prennent une douche en France (chambre n°12). Et à l'heure de passer à table, chacun choisit son pays. Côté France, une table esprit Brasserie avec des plats généreux. Côté suisse, un restaurant gastronomique couleur terroir. Et au milieu... le bar pour mettre tout le monde d'accord.
A lire "l'Arbézie", paru en 1997, Maryse Obez-Arbez aux éd. Agence Vue.
Hotel Arbez Franco Suisse
61, route de France
1265 La Cure
Tel : +33 (0)3 84 60 02 20
A partir de 89 EUR61, route de France
1265 La Cure
Tel : +33 (0)3 84 60 02 20
Détails des tarifs
Tarifs 2021, à partir de de 89€ la nuit pour deux.Petit-déjeuner, 9.50€ (enfant 6.50€)
Hôtel 2*, 10 chambres de la simple à la familiale.
Restaurant, fermeture annuelle en novembre
..:: Tarifs ::..
⊹ Chambre 1 ou 2 personnes, à partir de 89€
⊹ Chambre 3 personnes, à partir de 109€
⊹ Chambres 4 personnes (2 adultes et 2 enfants), à partir de 129€
⊹ Chambre 1 ou 2 personnes, à partir de 89€
⊹ Chambre 1 ou 2 personnes, à partir de 89€
Nota Bene : Tous les tarifs sont donnés à titre purement indicatif et sont à confirmer directement auprès de l'établissement.
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